Louer son logement sur Airbnb à Paris ?

©Kam Idris

Airbnb a révolutionné l’approche du logement touristique en élargissant le principe de chambre d’hôte à tout un chacun. Le principe d’économie collaborative faisant son chemin dans l’esprit des parisiens, Jeeves se retrouve très régulièrement avec des demandes d’investisseurs souhaitant acheter un appartement pour le rentabiliser sur Airbnb une partie de l’année et en profiter le reste du temps.

Les motivations premières de ce type de montage sont la disponibilité partielle du bien, sa récupération rapide en cas de besoin (pas besoin d’attendre une fin de bail) et sa rentabilité potentiellement élevée.

Cependant quelques écueils se dressent sur ce type de projet, la Mairie de Paris ne souhaitant pas que la capitale soit vidée de ses habitants par l’effet de bailleurs qui préféreraient louer en location saisonnière plutôt qu’en bail classique. Ainsi depuis plusieurs années, la mairie a mis en place une série de garde-fous.

Tout d’abord, si vous souhaitez louer votre résidence principale, sachez que vous y êtes autorisé mais uniquement pour une durée n’excédant pas quatre mois par an. Airbnb et la Mairie de Paris ont récemment annoncé un partenariat stipulant que la plateforme web collectait directement auprès des propriétaires la taxe de séjour pour la reverser à la municipalité. Ne vous y trompez pas, cela signifie certes, une régularisation du système Airbnb mais également un moyen simple pour la mairie de vérifier d’une part, le nombre de nuitées louées dans l’année et d’autre part, les revenus déclarés par les propriétaires !

Attention donc à ceux qui s’amuseraient à louer plus de 4 mois par an ou qui « omettraient » des déclarer ces revenus dans la case ad-hoc de leur déclaration d’impôts…

D’autre part, si vous avez un bien qui n’est pas votre résidence principale et que vous souhaitez exploiter en location saisonnière, il est important de noter que ce bien doit avoir une destination commerciale, quand bien même cet appartement serait votre résidence secondaire.

Si le bien en question est un logement à usage d’habitation, vous avez donc l’obligation de demander un changement d’usage et de destination à la Mairie, ce qui est un vrai parcours du combattant dans la mesure où cette transformation doit s’accompagner d’une compensation.

Deux possibilités :

– En même temps que vous transformez votre local à usage d’habitation en surface commerciale, vous devez trouver dans le même quartier, une surface équivalente à transformer en habitation. Compliqué et onéreux.

– Il existe des marchés privés de revente de commercialité: le prix au m² s’y négocie aux environs de 1500-200 €. Là encore, la solution n’est pas donnée et semble compliquée à rentabiliser. Notons par ailleurs que dans les secteurs de commercialité renforcée, ces prix peuvent s’envoler…

D’autre facteurs sont d’ailleurs à prendre en compte : avec plus de 40 000 logements disponibles à Paris via Airbnb, et ce chiffre étant en augmentation constante, l’effet poule aux œufs d’or de ce type de location ne va t-il pas s’essouffler ? Il ya fort à parier que le jeu de la concurrence faisant son chemin, le prix des nuitées risque de baisser plus que d’augmenter.

Qui plus est, les locataires deviennent de plus en plus exigeants sur ce type de location et attendent à la fois de cette expérience un environnement personnalisé avec un accueil du propriétaire et des prestations quasiment hôtelières (appartement immaculé, check-in et check-out possibles à toute heure, disponibilité sans faille du propriétaire en cas de problème, réservation de taxi, resto, etc.).

Bref, ce système basé sur l’économie solidaire tend très nettement à se professionnaliser, les règles d’exploitation se rigidifient et la rentabilité risque vraisemblablement de décliner pour les biens qui ne soient pas exceptionnels de par leur situation, leur agencement ou leur décoration.

Pour conclure, autant Jeeves considère qu’une exploitation annuelle d’un bien en location saisonnière est un parcours semé d’embûches, autant la mise à disposition de votre résidence principale par ce biais durant vos vacances n’est pas du tout une mauvaise idée, pour un peu que vous fassiez appel à un professionnel qui s’occupe de tout pendant votre absence et vous permette d’arrondir vos fins de mois en rentabilisant votre bien durant votre absence.

Voilà l’idée que Jeeves creuse en ce moment et votre majordome vous tiendra dans les mois à venir au courant des services qu’il peut mettre à votre disposition lors de vos vacances !